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Les Récits vivants - Atelier d'écriture(s)

Septembre 23

En partenariat avec la première édition du festival Les Récits vivants à Nans-sous-Sainte-Sainte. Association Les outils sauvages et la commune Nans-sous-Sainte-Anne. 

"Le monde qu'on nous propose est un monde à vivre et pas à habiter". Philippe Vasset

"Composer depuis un même centre irradiant l’interrogation du mouvement du monde". Christine Marcandier

Première édition de cette journée écopoétique en pleine nature. Au coeur de cet écrin de verdure, en bord de Loue, Nans-sous-Sainte-Anne a accueilli pour la première édition le festival Les Récits vivants. Une journée écopoétique qui a offert aux spectateurs une pluralité d'oeuvres et d'artistes hybrides s'intéressant à l'écologie au sens Eco(Oïkos maison)-logie(logos discours). Chanter le désordre du monde. Arpenter le paysage.

Dans ce cadre nous avons proposé avec l'écrivaine Cathy Jurado un atelier d'ecriture(s) en mouvement durant deux heures.

"Sentir le paysage : écrire, dessiner, rêver le long de la rivière" : croisant littérature, randonnée, arts plastique, écoute, exercices convocant les sensations voici quelques notions abordées lors de cet atelier : 

- Lectures d'extraits autour du paysage, de la prairie, de la rivière, de l'arbre, de la source. 

- Dessin d'observation autour de l'éloge du fragment 

- Marche, observations naturalistes du milieu

- Exercices d'écritures : tentaive d'épuisement d'un lieu, Relation intime avec le paysage

Extraits de travaux : 

"Dans le lit de la rivière – tentative d’épuisement d’une pause sur les cailloux du Lison

Une feuille morte et marron flotte au-dessus du courant et navigue en eau claire. À sa suite, deux ailes d’insecte volètent au-dessus de l’eau. On entend au loin les bruits des moteurs, des motos, des autos, des tracteurs.

Plus près, les claquements des pierres dans l’eau, paf et plouf à la surface. Pierres dures et froides lancées depuis la berge et qui s’immergent et se déversent en mousses au fond, et s’y noient simplement en y plongeant tout bas. La vase moussante au fond de l’eau vient alors se rayer d’une ombre éphémère, d’un sursaut flou et fier, d’une nuée marronnasse étendue sous les pierres, inondant un instant le regard et le clair, troublant l’eau redevenue instable par sa couleur verdâtre et terreuse.

Un instant après, l’eau redevenue claire accueille avec douceur une feuille tombée d’en-haut, comme déposée là simplement, légère sous les doigts, craquante, fleur à la chute silencieuse.

Quelques touffes de mousse jaillies à la surface de quelques grosses pierres semblent d’attacher à elles comme à un radeau de fortune, à un navire immobile figé en son ruisseau. Les cheveux verts dégoulinent dans l’eau tendre pour y puiser la force de tenir, de se retenir pour les moments plus rudes, quand l’eau tonitruante les fera décoller et vouloir s’envoler au gré des assauts aquatiques.

Mais ni la colère du ruisseau, ni la volonté de la terre, impuissante ici à décider, ne forceront cette longue crinière moussue à se discipliner ou à se défixer de ce qu’elle aura décidé. Calme et enracinée aux radicelles invisibles, elle guettera le niveau du ruisseau pour jauger des moments où elle pourra y puiser sa vie, ou simplement y refléter sa tignasse."

Magali R

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